En juin dernier, j’ai briefé des futurs diplômés de la fémis avec ces quelques mots : partir d’un fait divers ou d’un souvenir marquant circonscrits à un seul et même lieu, pour fabriquer un film généré par IA. Retour sur cet atelier de 10 jours à La fémis.

© Ismaël Joffroy Chandoutis - Workshop IA
Le workshop s’adressait principalement à des étudiants en décors de La fémis, avec l’ambition d’explorer comment les outils d’intelligence artificielle peuvent s’inscrire dans la continuité de leur pratique, en complément du dessin, des repérages photographiques ou de la fabrication de maquettes. Il s’agissait d’embrasser l’ensemble des postes de création, du scénario à la postproduction, pour aboutir à la réalisation d’un court film d’environ cinq minutes. Les étudiants ont ainsi écrit leur scénario, conçu la prise de vues, constitué des jeux de données et expérimenté l’entraînement de modèles spécifiques. L’enjeu était de parvenir à générer des images, sampler des voix, composer des musiques et effectuer le montage, afin de fabriquer un film par l’IA. Je leur ai proposé de tester une variété de modèles - text to image, image to video, text to video, video to video, text to speech, speech to speech - en privilégiant des solutions open source. Chacun a pu identifier les outils qui résonnaient le mieux avec sa propre pratique, parfois sans avoir jamais approché ChatGPT ou d’autres IA génératives auparavant.
Cette pédagogie se veut résolument centrée sur le processus créatif plutôt que sur le résultat final. A l’heure de l’IA, il s’agit d’abord d’apprendre à écouter sa sensibilité, d’affiner sa singularité. Alors que le cinéma et la création sont bouleversés par l’IA, je crois sincèrement que les écoles d’art ont vocation à l’expérimentation, à l’élaboration de méthodes de travail personnelles et inventives. D’autres workshops ont suivi, notamment en France avec Ciclic animation, ou en Italie avec Nouvelle Bug…

© Ismaël Joffroy Chandoutis - compilation des créations réalisées pendant le workshop
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Last June, I briefed graduating students from La fémis with these words: start from a news item or a striking memory tied to a single place, and use it to create a film generated by AI. This is a look back at a ten-day workshop at La fémis.
The workshop was aimed primarily at production design students, with the ambition of exploring how artificial intelligence tools might extend their practice—complementing drawing, photographic location scouting, or model-making. The idea was to embrace the full spectrum of creative roles, from screenwriting to postproduction, in order to produce a short film of about five minutes. Students wrote their script, designed the shoot, built datasets, and experimented with training custom models. The challenge was to generate images, sample voices, compose music, and edit—in short, to make a film with AI. I encouraged them to test a variety of models—text-to-image, image-to-video, text-to-video, video-to-video, text-to-speech, and speech-to-speech—favoring open-source solutions. Each student was able to identify the tools that resonated most with their own practice, sometimes having never used ChatGPT or other generative AI systems before.
This pedagogy is deliberately focused on the creative process rather than the finished result. In the age of AI, the first step is to learn to listen to one’s own sensibility, to refine one’s singular voice. As cinema and creative practices are being reshaped by AI, I sincerely believe that art schools are destined to be spaces of experimentation, where personal and inventive working methods can emerge. Other workshops have followed, notably in France with Ciclic Animation, and in Italy with Nouvelle Bug…
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